Les structures en charge des politiques linguistiques des pays ciblés sont accompagnées, le cas échéant par un pacte linguistique et des outils d’aide à la décision.
L’ensemble des pays francophones comptent une diversité de langues sur leur territoire national. Une telle situation nécessite une prise en compte spécifique qui passe par le renforcement ou l’élaboration de politiques d’aménagement linguistique conséquentes de la part des Etats. C’est la raison pour laquelle l’OIF a opéré un élargissement du périmètre d’intervention du programme consacré aux politiques culturelles, en y intégrant un volet sur les politiques linguistiques.
Car, si la dimension culturelle et linguistique est de plus en plus valorisée dans les politiques publiques nationales, il n’en demeure pas moins que la gouvernance et les partenariats linguistiques doivent encore être approfondis à travers la définition et la mise en œuvre de politiques performantes d’aménagement du multilinguisme et la promotion du plurilinguisme.
L’ACCOMPAGNEMENT DES ETATS ET GOUVERNEMENTS MEMBRES
C’est dans ce contexte qu’un appel à projet de coopération « pour le renforcement des politiques linguistiques dans l’espace francophone du Sud » a été proposé en 2018 et va être consolidé dans la perspective d’un nouvel appel ; afin d’aider les actuels et futurs porteurs de projet à s’investir dans la valorisation des langues, en partenariat avec les organismes étatiques de leurs pays à travers :
- Le renforcement des capacités des pays à formuler et à mettre en œuvre des politiques linguistiques ayant pour objet de promouvoir le plurilinguisme ;
- L’émergence et /ou le renforcement de structures de politique et d’aménagement linguistiques ;
- La promotion de la gouvernance linguistique comme levier pour le développement durable des Etats.
Un premier séminaire régional de sensibilisation a été organisé en juin 2019 à Dakar pour le renforcement des capacités des acteurs des structures étatiques, scientifiques et associatives en charge de l’aménagement linguistique dans l’espace francophone du Sud (directions générales des ministères investis de la promotion des langues et des cultures nationales des pays membres, instituts, observatoires…).
Un protocole d’entente de quatre ans a par ailleurs été signé en mars 2018 entre l’OIF, l’Université de Moncton et le gouvernement du Nouveau-Brunswick visant à faire de l’Observatoire international des droits linguistiques de l’Université de Moncton un partenaire-clé de l’OIF. Cette entente permet au programme de bénéficier de l’expertise néo-brunswickoise en matière de langues officielles et de minorités linguistiques dans le cadre des séminaires régionaux qui sont en préparation.
L’APPUI A L’ORGANISATION DE MANIFESTATIONS SCIENTIFIQUES
Dans la continuité des actions de renforcement des capacités qui sont organisées au bénéfices des Etats et gouvernements des pays membres, un appui à l’organisation de rencontres scientifiques ainsi qu’à la consolidation des réseaux d’expertise et de recherche - dans les domaines des politiques linguistiques et de la sociolinguistique - facilite la mise en œuvre des partenariats linguistiques entre le français et les langues des activités sociales, à travers la production d'outils d'aide à la décision, la sensibilisation et le plaidoyer sur le plurilinguisme, l’émergence de supports et d’initiatives innovantes.
LES PACTES LINGUISTIQUES
Le « Pacte linguistique » est un instrument contractuel conclu entre l’OIF et ses pays membres ou associés dont le français n’est pas langue officielle. Il intervient à la demande des États sur la base de leur volonté de renforcer chez eux la promotion de la langue française. Il scelle un partenariat qui définit les apports des deux parties, l’OIF et les opérateurs spécialisés de la Francophonie proposant des mesures d’accompagnement aux engagements pris par les États.