S’il est un domaine où le plaidoyer est vital, c’est bien celui de la promotion et de la protection des droits des femmes et des filles. La Francophonie est sur tous les fronts pour argumenter, expliquer, convaincre qu’il ne saurait y avoir de développement durable sans prise en compte des légitimes aspirations des femmes et des filles : la sécurité, l’éducation, la santé, la formation, la représentativité, l’emploi, l’autonomisation économique, l’égalité de traitement, etc.
Afin de traduire les engagements politiques en actions concrètes, l’OIF a privilégié un plaidoyer politique engagé sur la lutte contre les violences faites aux femmes et aux filles, obstacle majeur au développement, ainsi que sur l’autonomisation économique des femmes, comme domaines d’intervention clefs pour parvenir à l’égalité entre les femmes et les hommes au sein de l’espace francophone.
Elle élargit maintenant ce plaidoyer aux questions d’autonomisation et de leadership qui passe nécessairement par une approche résolument transformative des rapports sociaux entre les femmes et les hommes. En effet, les femmes consacrent une plus grande part de leurs revenus à l’éducation, au bien-être nutritionnel et à la santé de leur famille et de leurs communautés que les hommes. Elles assument la quasi-totalité des travaux de soins et des travaux domestiques. Ce temps passé, qui n’est pas comptabilisé comme du travail, s’additionne à leur journée de travail. C’est aussi dans ce sens que la question de l’implication des hommes et des garçons dans la lutte contre les inégalités est un enjeu majeur, afin de lutter contre les stéréotypes dès le plus jeune âge et de questionner la construction des rôles sociaux, ainsi que la répartition des tâches.
L’autonomisation des femmes et des filles est une stratégie de choix pour accélérer la marche vers l’égalité de fait entre les femmes et les hommes. Malgré l’existence d’instruments juridiques au niveau national, régional et international pour protéger et défendre les droits des femmes et des filles, leur mise en œuvre rencontre de nombreux obstacles : elle se heurte à des résistances sociales, culturelles, religieuses et politiques. Les femmes et les filles continuent de subir des discriminations et des violences du fait de leur sexe dans tous les domaines, et restent marginalisées dans les processus décisionnels dans la vie publique, politique et économique. Le retour sur les acquis et la persistance des pratiques préjudiciables portant atteinte à la dignité des femmes ralentissent la mise en œuvre des droits des femmes dans de nombreux pays en vertu d’un argumentaire centré sur une incompatibilité sociale, culturelle ou religieuse.
Loin de reculer, les violences faites aux femmes sont multiples et toujours largement présentes à l’échelle mondiale. Il faut amplifier les efforts et lutter sur plusieurs fronts à la fois : législatif, réglementaire, économique, culturel, éducatif. Dans toutes les instances internationales, notamment aux Nations unies, avec ses partenaires comme le Réseau francophone pour l’égalité femmes-hommes, l’OIF plaide inlassablement pour rendre disponibles le financement et les ressources publiques adéquates pour la concrétisation des engagements des États et gouvernements membres. Elle plaide aussi pour que justice soit rendue aux femmes victimes de violence, et accompagne celles-ci dans leur reconstruction et réinsertion sociale et économique.