Le 23 avril 2025, à l’occasion de la Journée mondiale du livre et du droit d’auteur, l’OIF met en lumière son programme phare d’accès à la lecture publique : les Centres de lecture et d’animation culturelle (CLAC).
Créée par l’UNESCO en 1995, la Journée mondiale du Livre vise à promouvoir le plaisir de lire, à valoriser les auteurs et à défendre le droit d’auteur à travers le monde. Elle rappelle que le livre est un outil essentiel d’accès à la connaissance, à la diversité culturelle et à la liberté d’expression. Depuis près de quarante ans, les CLAC incarnent concrètement l’engagement de la Francophonie pour un accès équitable à la lecture, à la culture et au savoir, en particulier dans les régions isolées de l’espace francophone.
Un réseau structurant au service des lecteurs
Créés en 1986, les Centres de lecture et d’animation culturelle (CLAC) constituent l’un des projets les plus emblématiques de l’OIF : ce réseau unique en son genre offre un accès gratuit à la culture et à l’éducation dans des espaces ouverts à tous, implantés principalement en zones rurales et périurbaines, dans des pays souvent marqués par une fracture territoriale, sociale et numérique.
Aujourd’hui, 325 CLAC sont actifs dans 22 pays francophones, touchant chaque année près de 5 millions d’usagers. En plus de leur bibliothèque d’environ 2 500 ouvrages, les CLAC proposent une médiathèque numérique accessible même hors connexion, des espaces d’animation culturelle, des équipements audiovisuels, et de nombreuses activités éducatives, citoyennes et culturelles.
Pensés comme des lieux de vie, de débat et de lien social, les CLAC contribuent à la lutte contre l’illettrisme, à la réduction des inégalités, à l’inclusion sociale, et à la promotion de la diversité culturelle et linguistique. À travers des programmes comme BOU@TIC, la solarisation des centres ou les fonds pays valorisant les auteurs nationaux, l’OIF modernise et adapte constamment le réseau aux réalités locales et aux besoins de ses publics.
Un impact sur l’éducation, la culture, le développement local et au niveau national
Le projet CLAC répond directement à la cible 4.7 des Objectifs de développement durable (ODD 4), en promouvant une éducation fondée sur les droits humains, la citoyenneté mondiale et la culture de la paix.
Les résultats sont tangibles : près de 150 000 activités culturelles sont organisées chaque année, et 80 % des usagers ont moins de 18 ans, témoignant du rôle essentiel des CLAC dans l’éducation non formelle des jeunes. En moyenne, les CLAC accueillent plus de 4 millions de visites annuelles, incluant emprunts de livres, projections, formations, expositions et débats publics. Le suivi rigoureux des performances (via des indicateurs spécifiques collectés quotidiennement) permet d’assurer une qualité constante, une adaptation contextuelle et une évaluation fine de l’impact du réseau CLAC sur les communautés bénéficiaires.
Ces centres constituent un levier de transformation territoriale : leur ancrage favorise la réussite scolaire, la formation continue et la vie culturelle dans le cadre d'un développement local. Au niveau national, ils soutiennent la structuration des politiques de lecture publique et plus largement des politiques éducatives, culturelles et sociales, avec une attention particulière portée à l’égalité femmes-hommes et à l’autonomisation des jeunes.
Aux côtés de ses Etats membres qui bénéficient de ce programme, l’OIF s’attache à renforcer les partenariats, à développer la professionnalisation des équipes locales et à consolider la pérennité du réseau dans chaque pays, avec l’appui des autorités nationales et locales.
Des vies transformées par le livre
Aux Comores, 135 000 usagers fréquentent chaque année les 15 CLAC répartis sur les trois îles. Grâce à la solarisation de centres pilotes, les jeunes peuvent désormais lire même en soirée. « Le CLAC n’est pas seulement un centre de lecture, c’est un lieu d’avenir », confie un usager de la Grande Comore.
En Côte d’Ivoire, ce sont 315 000 personnes qui bénéficient des services des 19 CLAC. « Grâce aux CLAC, même les aînés viennent relire les ouvrages de leur jeunesse », témoigne un chef de canton de Dikodougou.
À Djibouti, un enseignant souligne : « Sans le CLAC, nos élèves n’auraient pas accès à autant d’ouvrages de qualité. » Le réseau CLAC y joue un rôle crucial pour l’alphabétisation, la création littéraire et la structuration de la vie associative locale.
A l'occasion de la Journée mondiale du livre, l’OIF réaffirme que l’accès au livre et à la lecture est un droit fondamental et qu’il constitue un levier essentiel pour le développement humain, la citoyenneté et la diversité culturelle. Les CLAC sont une illustration concrète, durable et vivante de cette ambition.